À 21 ans, alors que tout semblait aller pour le mieux, un diagnostic est venu ébranler mes fondations : un lymphome de Hodgkin, stade 2. Une masse logée entre mon cœur et mes poumons. C’était irréel. Je me sentais en pleine forme. L’annonce, maladroitement livrée, a figé le temps.J’ai eu peur, bien sûr. Mais très vite, j’ai choisi de m’ancrer dans une force intérieure que je ne soupçonnais pas encore.

C’est un chiropraticien que je considère aujourd’hui comme l’un de mes sauveurs, qui m’a conduite à consulter. En son honneur, nous avons nommé notre fils Hubert. Un geste rempli de gratitude, pour souligner la vie qui l’a emporté sur la maladie.

Six mois de chimiothérapie intensive, une opération pour la biopsie, un passage bouleversant… mais aussi un éveil. Tout au long des traitements, j’ai puisé dans les médecines douces, les soins alternatifs, et le soutien indéfectible de mes proches pour rester connectée à mon corps, à mon cœur, à ma lumière. Ce face-à-face avec la mort m’a transformée profondément.

J’ai compris que j’avais soif de vie. C’est quelques années plus tard que la périnatalité s’est révélée à moi comme une évidence.

Aujourd’hui, j’accompagne la naissance. Parce que j’ai touché de près la fragilité de la vie, et j’ai choisi de célébrer sa puissance. Parce que chaque passage, même intense, peut devenir un chemin de révélation. Parce que donner la vie est un acte profondément sacré, un élan de lumière, de force et d’amour. Accompagner les familles à travers le passage sacré de la naissance est devenu ma manière de célébrer la vie, de l’honorer dans toutes ses nuances. Aujourd’hui, à l’aube de mes 5 ans de rémission, je me sens à ma juste place. Je marche aux côtés des familles avec une écoute fine, une présence douce, et une grande tendresse pour les grands bouleversements, car je sais ce que c’est que de traverser l’inconnu, les peurs, et d’en ressortir plus vivante que jamais.

Anne-Sophie